Page:Segur - Actes des Apotres.djvu/207

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soutenait être vivant ; il lui parla de son innocence qui lui semblait évidente et de son appel à César.

« Et moi aussi, dit Agrippa, je serais curieux d’entendre cet homme.

— Demain, dit Faustus, tu l’entendras. »

Henri. Comment Faustus ose-t-il tutoyer un roi ?

Grand’mère. D’abord ce roi était un roi Juif, presque dépendant de Faustus. Ensuite, il était d’usage dans les temps anciens que tout le monde se tutoyât. Maintenant on ne tutoie plus que des inférieurs ou des gens qu’on aime beaucoup. Faustus ne risquait pas de mécontenter Agrippa en le tutoyant, puisqu’Agrippa le tutoyait aussi.

Le jour suivant, Agrippa et Bérénice vinrent en grande pompe et entrèrent dans le prétoire où se faisaient les jugements du gouverneur ; les tribuns et les principaux de la ville étant rassemblés, Faustus donna ordre qu’on amenât le prisonnier Paul.

Faustus dit alors : « Roi Agrippa et vous tous ici présents, vous voyez cet homme au sujet duquel tout le peuple juif s’est ému et m’a interpellé à Jérusalem, criant qu’il devait mourir. Moi, j’ai reconnu qu’il n’avait rien fait qui méritât la mort ; mais lui, en ayant appelé à César, j’ai décidé de l’y envoyer.

« Ne pouvant rien écrire de certain à l’Empereur, je l’ai fait venir devant vous, et surtout devant toi, roi Agrippa, afin que, l’ayant entendu, vous me disiez ce que je dois écrire ; car il me semble déraisonnable d’envoyer à Rome un homme chargé de liens, sans savoir de quoi on l’accuse. »

Agrippa dit à Paul : « On te permet de parler pour ta défense.

« Alors Paul, étendant la main, commença à plaider sa