Page:Segur - Actes des Apotres.djvu/234

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Il partit tout seul au milieu de la nuit. À peine arrivé à la porte de la ville, il se trouva en présence de Notre-Seigneur. Pierre se prosternant, lui dit : « Où allez-vous, Seigneur ? » Le Seigneur lui répondit :

« Je vais à Rome, pour y être crucifié de nouveau. »

Pierre comprit que Notre-Seigneur voulait être crucifié en la personne de son Vicaire. Il revint donc à la ville, où il fut pris par les soldats qui le cherchaient, et enfermé, ainsi que saint Paul, dans cette même prison Mamertine dont je viens de parler. Néron, étant revenu d’un voyage qu’il avait fait en Achaïe, donna ordre que saint Pierre fût crucifié comme l’avait été son maître. On le fouetta cruellement auparavant, selon l’usage des Romains.

Le peuple, ayant su qu’on allait crucifier saint Pierre, se souleva avec menaces contre Néron, et voulut délivrer l’Apôtre pendant qu’on l’emmenait. Ils craignaient, disaient-ils, que Dieu ne vengeât par toutes sortes de maux, la condamnation et la mort d’un innocent. Saint Pierre réussit à calmer le peuple en l’exhortant à ne pas troubler l’ordre et à se soumettre.

On mena saint Pierre et saint Paul hors de Rome par la porte d’Ostie, qu’on appela depuis Porte de Saint-Paul. Ce fut près de là qu’on sépara les deux Apôtres.

Cet endroit est encore aujourd’hui l’objet de la vénération des pèlerins. On y a élevé une petite chapelle.

Au-dessus de la porte, on y voit, représentée en un joli bas-relief de marbre blanc, la scène de la séparation des Apôtres.

La tradition rapporte que saint Paul dit à son bienheureux Frère, en l’embrassant pour la dernière fois :