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n’y a rien pour moi que vous seul, qui êtes Dieu vous-même, Dieu plein de bonté, vous à qui est dû avec le Père éternel et l’Esprit-Saint, l’honneur et la gloire à jamais, dans les siècles des siècles. »

Tous les Chrétiens présents répondirent Amen, et le saint Apôtre expira aussitôt.

C’était le 29 juin de l’année 67.

Le soir même de ce jour, une multitude de Chrétiens, hommes, femmes, enfants, vieillards, eurent la gloire de mourir pour Jésus-Christ. On les attacha à des poteaux, de distance en distance, on les enduisit de résine, et, quand la nuit fut venue, on mit le feu à ces flambeaux vivants.

Néron et son cortège parcouraient les allées à la lueur de ces torches d’un nouveau genre. Ce fut le signal de la première grande persécution de l’Église. Le monde entier fut comme inondé du sang des martyrs.

Un des disciples chéris de saint Pierre, nommé Marcel, détacha lui-même pendant la nuit le corps de son maître, encore attaché à la croix ; il l’embauma de précieux parfums et le déposa dans le tombeau qu’il s’était fait préparer pour lui-même, dans une galerie souterraine du mont Vatican. C’est à la même place que reposent encore les reliques de saint Pierre, sous le maître-autel de cette église magnifique, qui est le monument le plus vénéré du monde entier, à cause des restes précieux qu’il renferme.

La vénération de tous les Chrétiens, Évêques, Prêtres, simples fidèles, depuis près de dix-huit cents ans, est une preuve éclatante de l’antiquité de la foi de tous les siècles chrétiens au grand dogme de la Papauté.