Page:Segur - Actes des Apotres.djvu/292

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dach qui marchait avec une nombreuse armée contre les Indiens, toutes les idoles devinrent muettes.

Armand. Elles parlaient donc, ces idoles ?

Grand’mère. Oui, elles parlaient pour rendre des oracles, par la puissance du démon, comme les idoles de l’Arménie. On alla consulter une idole du voisinage pour savoir ce qui causait leur silence.

L’idole répondit que c’était la présence de Simon et de Jude qui en était cause, et que leur puissance était si redoutable qu’aucun esprit ne pouvait paraître devant eux.

Les soldats, effrayés et furieux, demandèrent à leur chef Baradach de faire mourir les étrangers dangereux qui empêchaient les dieux de parler. Baradach, homme juste et modéré, ne voulut pas faire mourir les Apôtres sans leur avoir parlé lui-même et sans avoir examiné si les craintes que témoignaient ses troupes étaient fondées.

Il fit donc venir les deux Apôtres ; il les interrogea longuement ; et ne voyant dans leurs réponses que sagesse et bonté, il ne voulut pas leur faire de mal, et les prit même en affection.

Marie-Thérèse. À la bonne heure ! Voilà un brave homme, quoique païen.

Grand’mère. Aussi fut-il récompensé de sa bonne action. Les Apôtres lui démontrèrent les impostures de ses idoles et de ses magiciens.

« Interrogez-les, lui dirent les Apôtres, sur le résultat de la guerre que vous allez entreprendre ; nous leur accordons la liberté de parler. »