Page:Segur - Bible d une grand mere part 1.djvu/209

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Aaron les prit, les fit fondre au feu et en fit un veau d’or, qu’il présenta au peuple.

« Voici, s’écrièrent les Israélites, le dieu qui nous a tirés de l’Égypte ; adorons-le. »

Jacques. Je n’aurais jamais cru Aaron, le frère de Moïse, capable d’une telle lâcheté ; il ne pouvait pas croire que ce veau fût un dieu, et il savait très-bien qu’il insultait le vrai Dieu.

Grand’mère. Certainement Aaron a fort mal agi ; il a été très-coupable d’avoir cédé aux demandes du peuple, et plus coupable encore d’avoir donné l’exemple de l’adoration de ce misérable veau. Dieu permet de ces faiblesses, pour diminuer notre orgueil, en nous faisant voir de quoi est capable la pauvre nature humaine sans la grâce de Dieu.

Aaron éleva alors un autel sur lequel il plaça le veau d’or, pour que tout le peuple pût le voir, et il fit crier dans tout le camp :

« Demain sera la fête solennelle du Seigneur. »

S’étant levés de bonne heure le lendemain, qui était le quarantième jour après la disparition de Moïse, ils offrirent des sacrifices à cette idole, puis ils se mirent à manger et à boire, après quoi ils commencèrent à danser et à jouer pour célébrer cette fête.

Alors le Seigneur dit à Moïse :

« Descends de la montagne, car le peuple que tu as tiré d’Égypte a péché. Il s’est révolté contre moi, il s’est fait un veau d’or qu’il a adoré ; il lui a offert des sacrifices, il a dit : « Ce sont là nos dieux, qui nous ont tirés d’Égypte. » Je vois que mon peuple est mauvais. Laisse-moi faire, pour que dans ma justice je les fasse tous périr ; et toi qui m’es fidèle, je te ferai le chef d’un grand peuple. »

Moïse le conjura de s’apaiser. « Pardonnez-leur, Seigneur. Vous avez tiré ce peuple de l’Égypte, vous avez fait des miracles infinis pour le sauver ; ne permettez pas que les Égyptiens disent :

« Il les a tirés de l’Égypte pour les mener dans le désert et les