Page:Segur - Bible d une grand mere part 1.djvu/292

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sa première femme et après avoir si bien connu ces coquins de Philistins ?

Grand’mère. C’est inexplicable. Le pauvre homme payera bien cher la faiblesse de son cœur.

Cette femme s’appelait Dalila, et elle fut chargée par les Philistins de découvrir le secret de la force de Samson ; elle l’essaya bien des fois en lui témoignant une grande tendresse, et Samson fit semblant bien des fois de lui avouer la vérité ; une fois il lui dit que si on le liait avec sept cordes mouillées, il perdrait toute sa force ; une autre fois, qu’il fallait une corde neuve qui n’eût jamais servi ; une autre fois, qu’il fallait lui partager les cheveux en sept touffes et nouer chaque touffe séparément avec une ficelle.

Chaque fois Dalila trahissait son mari, il s’éveillait entouré de Philistins qui voulaient le garrotter ; et chaque fois il en tuait une multitude, ce qui faisait enrager tous les autres.

Valentine. Mais comment s’est-il laissé attraper plus d’une fois par cette méchante Dalila ? Comment ne l’a-t-il pas tuée avec ses amis dès sa première tromperie ?

Grand’mère. Cela tenait au premier tort de Samson, d’avoir épousé une ennemie du Seigneur. Et au lieu de la tuer, il cherchait à la calmer, parce qu’elle se plaignait qu’il la trompât, qu’il n’eût pas confiance en elle ; elle pleurait, elle se fâchait, elle l’injuriait ; et lui, était faible comme un enfant auprès de Dalila, parce qu’il l’aimait sans savoir pourquoi. Elle ne méritait certainement que du mépris et de l’aversion.

Enfin, un jour, elle obtint de lui de connaître la vraie raison de sa force. Aussitôt qu’il fut bien endormi, elle fit venir un Philistin qui lui coupa adroitement les cheveux ; puis elle appela les Philistins, se fit payer une grosse somme d’argent pour prix de son abominable trahison, et livra Samson à ses ennemis.

Ils se jetèrent sur lui ; il voulut en vain se défendre ; les Philistins le garrottèrent, lui arrachèrent les yeux, l’emmenèrent à