Le serpent, voyant qu’Ève s’amusait à causer avec lui, dit encore :
« Vous ne mourriez certainement pas. Mais Dieu sait qu’aussitôt que vous aurez mangé des fruits de cet arbre, vous deviendrez comme des Anges ; vous connaîtrez le bien et le mal. »
Ève, au lieu de s’en aller pour ne plus écouter ce méchant serpent, qui osait lui faire croire que Dieu pouvait devenir jaloux de la créature qu’il avait créée, s’arrêta près de l’arbre, le regarda, en trouva les fruits bien beaux : elle pensa qu’ils devaient être plus agréables à manger que tous les autres ; elle crut qu’elle allait devenir aussi puissante que Dieu lui-même, si elle en mangeait, et elle accepta le fruit que lui présentait le serpent. Elle en mangea la moitié et porta l’autre moitié à Adam.
Petit-Louis. Cette vilaine Ève ! À la place d’Adam, je l’aurais chassée à coups de pied.
Grand’mère. Mais malheureusement Adam aimait Ève, il ne voulut pas la chagriner par un refus et mangea le fruit qu’elle lui présentait.
Ils comprirent aussitôt leur faute ; ils comprirent le mal qu’ils ne connaissaient pas avant leur désobéissance ; et, pour commencer, ils s’aperçurent qu’ils étaient nus, et ils en furent honteux. Ne sachant comment se couvrir, ils prirent de grandes feuilles et les attachèrent ensemble pour s’en faire une espèce de vêtement.
Valentine. Comment firent-ils pour les attacher, puisqu’ils n’avaient ni épingles, ni fil, ni aiguilles pour les coudre ensemble ?
Grand’mère. Ils se servirent probablement de queues d’herbe ou de brins de paille pour les faire tenir l’une à l’autre. La Bible dit qu’ils entrelacèrent des feuilles de figuier. — Ce péché est le plus grave qu’Adam et Ève aient pu commettre, non pas à cause du fruit, mais parce qu’ils connaissaient la défense de Dieu et la punition dont il les avait menacés ; et ils ont commis ce péché pour