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Page:Segur - Bible d une grand mere part 1.djvu/333

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comme deux hommes de très-haute taille au bout l’un de l’autre. Aussi tous les Juifs avaient une frayeur épouvantable.

Il leur disait des choses si méprisantes, que tous étaient hors d’eux, mais pourtant chacun tremblait, et n’osait accepter le défi de Goliath.

David, qui s’était retiré à Bethléem, fut envoyé un jour, par Isaï, son père, pour porter des vivres à ses frères, qui étaient au camp des Israélites, et il apprit ainsi ce qui s’y passait, et on lui dit que Saül avait promis sa fille en mariage et beaucoup de riches à celui qui parviendrait à tuer ce géant. David, malgré les remontrances et les moqueries de ses frères, dit qu’il ne le craignait pas, et qu’il se battrait volontiers contre lui.

Quand Saül apprit cette audacieuse parole de David, il lui défendit de songer à un combat aussi inégal. Mais David lui répondit : « En gardant mes brebis, j’ai eu occasion de tuer des ours et des lions qui venaient dévorer mes brebis, et je les tuais en les étranglant. » Saül finit par se laisser persuader, et donna même ses propres armes à David pour le combat ; mais David, se sentant gêné par la cuirasse, le casque, le bouclier et les armes du roi, ne voulut pas s’en servir. Il alla ramasser cinq pierres rondes et polies, les mit à son cou dans une sacoche, prit sa fronde et son bâton, et s’avança tout seul entre les deux armées rangées en bataille en face l’une de l’autre ; Goliath criait ses injures aux Israélites ; il disait :

« Que l’un de vous vienne me combattre ; nous représenterons chacun notre peuple ; le vainqueur aura pour esclave le peuple ennemi. Je parle au nom des miens ; personne n’ose-t-il se mesurer contre moi ? »

David s’avança ; Goliath, le voyant, se moqua de lui : « Suis-je un chien, pour que tu viennes à moi armé d’un bâton ? » Et, se mettant à blasphémer et à jurer par ses faux dieux, il ajouta : « Viens à moi, et je donnerai ta chair à manger aux oiseaux du ciel et aux bêtes de la terre. »