Page:Segur - Bible d une grand mere part 1.djvu/354

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devins ; s’il vient à savoir que je suis une devineresse, il me fera du mal.

— Non, dit Saül, je vous jure que par moi il ne vous arrivera aucun mal.

— Qui voulez-vous que je vous fasse venir de l’autre monde ? dit-elle.

— Faites-moi venir Samuel, » répondit Saül. La femme, ou plutôt le démon qui l’assistait, fit apparaître l’ombre de Samuel ; aussitôt qu’elle l’eut regardé, elle poussa un grand cri et dit au roi : « Pourquoi m’avez-vous trompée ? Vous êtes Saül.

— Ne crains rien, dit le roi ; qu’as-tu vu ?

— J’ai vu un dieu qui sortait de la terre.

— Comment est-il fait ? demanda le roi.

— C’est un vieillard couvert d’un manteau. »

Saül reconnut Samuel ; il lui fit un profond salut. Samuel lui dit : « Pourquoi as-tu troublé mon repos ? Pourquoi t’adresses-tu à moi, puisque le Seigneur t’a abandonné ? Il te traitera comme je te l’ai dit de sa part. Il déchirera ton royaume et l’arrachera d’entre tes mains pour le donner à David, ton gendre, parce que tu n’as pas exécuté les ordres du Seigneur, et parce que tu as versé cruellement et injustement le sang des prêtres de Dieu. Demain tu ne seras plus de ce monde ; tes fils périront avec toi, et le Seigneur livrera aux Philistins le camp même d’Israël. »

Louis. Était-ce vraiment Samuel qui avait apparu ?

Grand’mère. Il paraît que oui, puisque cette ombre parla à Saül de la part de Dieu, et lui prédit sa mort.

Saül entendant ces paroles, tomba et resta étendu sans connaissance sur la terre. Samuel disparut, et la magicienne eut peur ; elle offrit au roi du pain et du vin pour l’aider à prendre des forces ; elle alla tuer un veau gras, le fit cuire et le servit à Saül et à ses gens. Après qu’ils eurent mangé, ils s’en allèrent, et marchèrent toute la nuit.