Page:Segur - Bible d une grand mere part 1.djvu/406

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Grand’mère. L’autel sur lequel on offrait les sacrifices au Seigneur. C’était un lieu de refuge pour les criminels. À un des coins de l’autel, il y avait une corne, et tous ceux qui pouvaient toucher à cette corne, étaient en sûreté tant qu’ils la tenaient. On ne devait ni les tuer de loin, ni les enlever par la force. C’est ce qu’on appelle un droit d’asile.

Alors on vint dire à Salomon : « Voilà Adonias qui, redoutant votre colère, seigneur, se tient attaché à la corne de l’autel. » Il dit : « Que le roi Salomon, mon frère, me jure qu’il ne me fera pas mourir, et je lâcherai la corne de l’autel. »

Salomon répondit : « Si Adonias se conduit en homme de bien, je jure qu’il ne tombera pas un seul cheveu de sa tête ; mais s’il se conduit mal, il mourra. »

Il envoya chercher Adonias ; on le tira de l’autel ; Adonias étant en présence de Salomon, se prosterna devant lui. Et Salomon lui dit : « Va dans ta maison. »

Henri. Je trouve que c’était peu aimable de la part de Salomon.

Grand’mère. Cher enfant, Salomon n’avait aucune raison d’être aimable pour Adonias, qui venait de se faire proclamer roi à sa place, et qui l’aurait fait périr s’il avait réussi dans son entreprise. C’était beaucoup pour Adonias d’être pardonné et de conserver ses biens.