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Élie partit sur l’ordre du Seigneur, sans écouter les imprécations d’Achab et de Jézabel ; il alla demeurer au bord du torrent, comme le lui avait commandé le Seigneur. Tous les matins et tous les soirs les corbeaux lui apportaient du pain et de la viande.

Gaston. Dans quoi l’apportaient-ils ?

Grand’mère. Tout simplement dans leurs becs.

Paul. Cela ne devait pas être très-propre ; les corbeaux qui mangent des viandes pourries, des ordures ; leur bec devait sentir mauvais.

Grand’mère, souriant. Quelle idée ! Tu penses bien que ces corbeaux choisis par le Seigneur pour nourrir son fidèle serviteur étaient purifiés de toute souillure et apportaient une nourriture fraîche et agréable.

Petit-Louis. Mais ce pauvre Élie mangeait donc la viande crue ?

Grand’mère. Pourquoi cela ? Il avait du bois pour faire du feu, et il pouvait faire cuire sa viande.

Gaston. Dans quoi ? il n’avait pas de casseroles.

Louis. Mais tu sais bien que les Juifs faisaient cuire les viandes des holocaustes sur les pierres des autels.

Gaston. Mais Élie n’avait pas d’autel ? Grand’mère. Mais il avait des pierres tout le long du torrent ; et il pouvait chauffer ces pierres dans le feu et mettre sa viande dessus.

Soyez tranquilles, chers enfants, sur la nourriture que prenait Élie ; puisque le bon Dieu faisait le miracle de la lui faire apporter matin et soir par des corbeaux, il pouvait bien la faire apporter toute cuite et par des corbeaux très-propres.