resté fidèle au culte du Seigneur, avait réussi à sauver cent prophètes, c’est-à-dire cent hommes consacrés à Dieu et occupés, comme nos religieux, à prier, à célébrer les louanges divines et à prêcher la pénitence. Il en avait caché cinquante dans une vaste caverne, et cinquante dans une autre ; il les nourrissait de pain et d’eau, n’ayant pas autre chose à leur donner, à cause de la famine et de la rareté des animaux.
Armand. Pourquoi les animaux étaient-ils rares ?
Grand’mère. Parce que la plus grande partie étaient morts de faim. La sécheresse avait détruit toutes les herbes, les légumes, jusqu’aux feuilles des arbres ; on n’avait plus de quoi nourrir les bestiaux,
Achab appela son intendant Abdias, et lui dit : « Nous allons prendre des serviteurs et parcourir tout le pays. Va d’un côté, pendant que j’irai de l’autre, pour tâcher de trouver de l’herbe dans le voisinage des fontaines et des puits taris, afin que tous nos chevaux et nos mulets ne meurent pas. » Ils se partagèrent donc tout le pays et ils se séparèrent.
Lorsqu’Abdias était en chemin, il vit venir à lui le prophète Élie. Abdias se prosterna le visage contre terre et lui dit : « Est-ce vous, Élie, mon seigneur ? »
Élie répondit : « C’est moi. Va, et dis à ton maître : « Voici Élie. »
Abdias répondit : « Vive le Seigneur votre Dieu ; il n’y a pas de nation ni de royaume où mon seigneur Achab ne vous ait fait chercher ; tous lui disant que vous n’y étiez pas, il a conjuré les rois et les peuples de lui découvrir où vous étiez. Personne n’a pu vous trouver. Et maintenant vous me dites : « Va, dis à ton maître : « Voici Élie. » Quand je lui aurai dit : « Voici Élie, » il vous fera chercher ; on ne vous trouvera pas, parce que le Seigneur vous transportera dans quelque lieu inconnu. Achab croira que je me suis moqué de lui ; il sera furieux, et il me tuera. Cependant je n’ai pas insulté le Seigneur ; je lui suis resté fidèle ; j’ai sauvé cent de ses prophètes, que Jézabel voulait faire mourir, je les ai