Page:Segur - Bible d une grand mere part 1.djvu/480

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Mais, quelque temps après, Bénadad, roi de Syrie, assembla toute son année et vint assiéger Samarie, capitale du royaume d’Israël. La ville était entourée depuis longtemps, aucunes provisions ne pouvaient y entrer, et la famine y était épouvantable ; la tête d’un âne se vendait quatre-vingts pièces d’argent ; et une petite mesure de fiente de pigeon se vendait cinq pièces d’argent.

Paul. Comment ? On mangeait des saletés pareilles ?

Grand’mère. Et, on était trop heureux d’en trouver ; tout était mangé, jusqu’aux vieux cuirs, aux vieilles semelles, etc.

Un jour, le roi d’Israël, passant le long des murailles de la ville, une femme s’écria : « Ô roi, mon seigneur, sauvez-moi ! — Que voulez-vous ? » dit le roi. Elle répondit : « Voilà une femme qui m’a dit : Donnez-moi votre fils, afin que nous le mangions ensemble, et, demain, nous mangerons le mien. Nous avons donc fait cuire mon fils, et nous l’avons mangé. Je lui ai dit : Donne-moi aujourd’hui ton fils, afin que nous le mangions ; mais elle l’a caché et refuse de me le donner. »

Le roi eut une telle horreur de ce que lui disait cette femme, qu’il déchira ses vêtements. Il tourna son indignation contre Élisée, qui n’avait pas empêché cette horrible famine ; et il s’écria : « Que Dieu me punisse dans toute sa sévérité, si la tête d’Élisée est encore sur ses épaules aujourd’hui soir. » Il appela un de ses serviteurs, et il lui commanda de courir chez Élisée et de le tuer.

Marie-Thérèse. Ce pauvre Élisée ! Est-ce que c’était sa faute, si la ville de Samarie souffrait de la famine ? Le bon Dieu va le sauver, j’espère.

Grand’mère. Certainement. Le roi avait donc envoyé un homme pour tuer Élisée. Le prophète était assis dans sa maison, et des vieillards étaient près de lui. Il leur dit : « Savez-vous que le prince a envoyé un homme pour me couper la tête ! Prenez donc garde, quand il arrivera. Fermez la porte, et ne le laissez pas entrer, car j’entends le bruit des pieds de son seigneur qui vient après lui. »