Page:Segur - Evangile d une grand mere.djvu/138

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de n’avoir pas voulu reconnaître sa Divinité, et de repousser tout ce qui est vérité.

« Car, dit-il, Jean est venu, ne mangeant point de pain, et ne buvant pas de vin, et vous avez dit : Il est possédé du démon. »

Henriette. De quoi vivait-il donc ?

Grand’mère. Il vivait, comme je vous l’ai dit, ce me semble, de miel sauvage et de sauterelles ; il était vêtu d’étoffe de poil de chameau très-rude et grossière ; il dormait sur la terre ou sur les pierres, il marchait pieds nus ; enfin il menait une vie très-dure et très-mortifiée. C’est pourquoi Notre-Seigneur dit aux Juifs qui l’entouraient : que lorsqu’ils eurent vu saint Jean mener une vie si austère, si rude, ils le crurent possédé du démon.

« Le Fils de l’Homme, continua Jésus, est venu mangeant et buvant, et vous dites : C’est un homme qui aime le vin et la bonne chère, et qui est un ami des Publicains et des pécheurs. »

Notre-Seigneur faisait voir ainsi aux Juifs et aux Pharisiens qu’ils blâmaient tout ce qui était bien, de quelque côté que cela vînt, aussi bien les leçons de douceur et d’indulgence qui venaient de lui, que les exemples de sévérité qui venaient de saint jean-Baptiste. Et il dit encore :

« Je vous bénis, ô mon Père, Seigneur du Ciel et de la terre, de ce que vous avez caché ces mystères aux sages et aux savants, tandis que vous les avez fait connaître aux simples et aux petits. Oui, je vous bénis, ô mon Père, de ce que telle a été votre volonté. »

Madeleine. De quels mystères parle Notre-Seigneur, et qui appelle-t-il les simples et les petits ?