Page:Segur - Evangile d une grand mere.djvu/141

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ments et ses cheveux qui étaient magnifiques ; se sentant touchée de repentir, elle se tenait derrière Jésus, à ses pieds ; elle les baisait, les arrosait de ses larmes, les essuyait avec ses cheveux qui étaient très-longs et très-épais, et les couvrait de parfums.

Henriette. Mais comment pouvait-elle atteindre les pieds de Jésus, puisqu’il était à table.

Valentine. Ce n’est pas difficile ; en se mettant à quatre pattes et en se coulant sous la table.

Grand’mère, souriant. Non, c’eût été inconvenant et très-incommode. Chez les Juifs, on ne s’asseyait pas sur des chaises ou sur les bancs pour les repas ; on mettait le long des tables des lits au lieu de chaises, de sorte qu’on était couché pour manger, la tête et les bras du côté de la table, et les pieds au bout du lit.

Jeanne. Comment ! les pieds pendaient hors du lit ?

Grand’mère. Non, puisque les lits étaient placés autour de la table comme on place les rayons autour du soleil. Alors il était très-facile à Marie-Madeleine de baiser et de parfumer les pieds de Notre-Seigneur.

Il la laissa faire et parut ne s’apercevoir de rien.

Le Pharisien qui avait invité Jésus à dîner se dit en lui-même : Si cet homme était un prophète, il saurait sans doute qui est cette femme qui le touche, et qu’elle n’est qu’une pécheresse.

Alors Jésus, prenant la parole, lui dit :

« Simon, j’ai à te parler. »

Louis. Comment ! le Pharisien c’était Simon-Pierre ?

Grand’mère. Non, puisque Simon-Pierre était un pêcheur, et