Page:Segur - Evangile d une grand mere.djvu/144

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qu’il avait déjà tout quitté pour suivre Notre-Seigneur. C’était un autre Simon.

« Parlez, Maître, répondit Simon.

— Un créancier, lui dit Jésus, avait deux débiteurs. »

Valentine. Qu’est-ce que c’est, un créancier et un débiteur ?

Grand’mère. Un créancier est un homme auquel on doit de l’argent ; et un débiteur est celui qui doit de l’argent ou des objets qu’on lui a prêtés.

« Un de ces débiteurs devait cinq cents deniers, et l’autre quarante. »

Jacques. Combien cela fait-il, cinq cents deniers ?

Grand’mère. Un denier d’argent valait environ quatre-vingts centimes ; alors, cinq cents deniers valaient environ quatre cents francs de notre argent, et quarante deniers étaient comme trente-deux francs.

Jésus dit que les deux débiteurs n’avaient pas de quoi payer leur dette ; le créancier la leur remit à tous deux ; c’est-à-dire leur en fit présent et n’en exigea plus le payement.

« Dis-moi, dit Notre-Seigneur à Simon, lequel des deux débiteurs avait plus de reconnaissance et d’amour pour le créancier. »

Simon répondit : « Je crois que c’est celui à qui il a remis davantage. »

Jésus lui dit : « Sagement jugé. » Et se retournant vers cette pécheresse, il dit à Simon : « Tu vois cette femme ? je suis entré dans ta maison, tu ne m’as pas donné d’eau pour me laver les pieds ; elle, me les a arrosés de ses larmes, et les a essuyés avec ses cheveux. Tu ne m’as pas donné de baiser ; elle, depuis qu’elle est entrée, n’a cessé de me baiser les