Page:Segur - Evangile d une grand mere.djvu/205

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qu’ils ne le cherchaient que parce qu’il les avait nourris avec les pains qu’il avait multipliés, et non pour connaître les vérités qu’il leur enseignait. Il leur dit de songer que cette vie n’est pas la vraie vie, que le pain qu’il leur avait donné n’était pas le pain de vie, le pain qui fait vivre éternellement.

Ils lui demandèrent alors de leur donner de ce pain de vie qui empêche de mourir.

Et Notre-Seigneur leur expliqua en paroles magnifiques, que vous lirez et comprendrez quand vous serez grands comme Camille, Madeleine, Élisabeth et Pierre, que ce pain de vie était lui-même, sa propre chair et son propre sang, qu’il donnerait à tous les hommes pour s’en nourrir, et que ceux qui ne le mangeraient pas n’auraient pas la vie éternelle, la vie de l’âme, ne vivraient pas en lui et ne l’auraient pas en eux.

Louis. Comment, Grand’mère ? Je ne comprends pas du tout. Comment pouvons-nous manger Notre-Seigneur ? Et comment peut-il se donner à manger aux hommes, puisqu’il n’est plus avec eux ? Et comment serions-nous assez méchants pour manger le bon Jésus, comme les sauvages qui mangent leurs ennemis ?

Grand’mère. Notre-Seigneur nous a laissé réellement sa chair à manger, en continuant le miracle de la multiplication des pains. Les personnes qui communient, c’est-à-dire qui reçoivent du prêtre qui dit la Messe, une parcelle blanche, qu’on appelle une hostie, reçoivent réellement le corps de Notre-Seigneur, tout le corps entier de Notre-Seigneur, qui se donne à nous, qui entre en nous sous l’apparence d’une hostie, et qui se multiplie ainsi à l’infini pour tous