Page:Segur - Evangile d une grand mere.djvu/209

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très-commerçantes, Tyr surtout, et situées toutes deux au bord de la mer.

Notre-Seigneur alla donc de ce côté, mais pas dans la ville ; il entra dans une maison isolée où il fut bientôt découvert et entouré par le peuple ; car une femme cananéenne

Armand. Qu’est-ce que c’est, une femme cananéenne ?

Grand’mère. On appelait Cananéens les gens qui habitaient ce pays ; ils étaient idolâtres, c’est-à-dire qu’ils croyaient à plusieurs dieux et qu’ils adoraient des bêtes, des arbres, des légumes, des pierres, selon que l’idée leur en venait.

Henriette. Qu’ils étaient bêtes ces gens-là ! Comment ! ils auraient adoré une grenouille ?

Grand’mère. Une grenouille, un poisson, un oiseau, un loup, un bœuf, n’importe quoi, pourvu que de cet animal ils eussent pu attendre du bien ou craindre du mal ; ainsi un loup peut faire beaucoup de mal en dévorant les bestiaux utiles, et même des hommes. Un oiseau comme la chouette peut, au contraire, faire du bien en mangeant les souris, les mulots, lesquels dévorent le grain et les bonnes semences : cela suffisait pour en faire des dieux.

La femme cananéenne, qui venait de Tyr, et qui avait entendu parler des miracles de Jésus, se mit donc à crier en le voyant : « Seigneur, fils de David, ayez pitié de moi ! Ma fille est cruellement tourmentée par le démon ! » Mais Jésus ne lui répondit pas un mot.

La Cananéenne continuant de crier, les disciples s’approchèrent de lui et le priaient, disant : « Accordez-lui ce qu’elle demande, afin qu’elle s’en aille, car elle nous fatigue de ses cris. »