Page:Segur - Evangile d une grand mere.djvu/221

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Pierre, le prenant à part, commença à le reprendre, disant :

« Qu’ainsi ne soit, Seigneur ! Il ne vous arrivera pas ainsi. »

Mais Jésus, se retournant, dit à Pierre :

« Arrière, Satan ! Tu m’es à scandale, parce que tu n’as pas le goût des choses de Dieu, mais des choses des hommes. »

Henriette. Oh ! Pauvre saint Pierre ! Pourquoi Jésus lui parle-t-il si durement ? Il n’avait rien dit de mal ; il voulait seulement le rassurer, le consoler…

Grand’mère. Notre-Seigneur lui témoigne son mécontentement d’une façon vive, exprès pour lui faire voir combien il était coupable de vouloir s’opposer à la volonté de Dieu et de chercher à lui en donner à lui-même le dégoût ; lui apprenant par là que, quelque répugnantes, quelque terribles que fussent les peines et les souffrances que nous envoyait le bon Dieu, il fallait les accepter avec goût, avec amour, et ne pas leur préférer les douceurs, les agréments de la vie humaine. Saint Pierre, qui, peu de temps auparavant, avait déclaré que Jésus était le Christ, le Fils du Dieu vivant, et qui venait d’être proclamé Chef de l’Église, ne devait douter d’aucune des paroles de Notre-Seigneur et croire fermement que toutes ses actions et ses paroles étaient Divines, c’est-à-dire parfaites.

Jésus dit ensuite à ses disciples et au peuple rassemblé autour de lui :

« Si quelqu’un veut marcher après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et me suive. »

Valentine. Qu’est-ce que cela veut dire ?