Page:Segur - Evangile d une grand mere.djvu/233

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« En vérité, je vous le dis, si vous ne changez et si vous ne devenez comme cet enfant, vous n’entrerez pas dans le Royaume des Cieux. Celui donc qui se fait petit comme cet enfant, celui-là est le plus grand dans le Royaume des Cieux. Et qui reçoit en mon nom un petit enfant me reçoit. Mais celui qui scandalise un de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui qu’on suspendît à son cou une meule de moulin et qu’on le précipitât dans les profondeurs de la mer. »

Louis. Pourquoi cela ? C’est donc bien méchant de scandaliser un enfant ?

Grand’mère. Tu vois que Notre-Seigneur dit lui-même combien c’est abominable de scandaliser un enfant, c’est-à-dire de lui apprendre le mal, de diminuer sa foi, de tuer son âme, cette pauvre petite âme innocente et pure. Notre-Seigneur dit quel horrible crime cela est, puisque la punition sera si terrible, que d’être jeté au fond de la mer avec une meule au cou serait un bienfait pour le coupable. Et quand vous serez grands, mes chers enfants, aimez les enfants comme Notre-Seigneur les a aimés, soyez bons pour eux, instruisez-les dans le bien, donnez-leur de bons conseils, consolez-les dans leurs petits chagrins, n’abusez pas lâchement de votre force, de votre pouvoir, sur ces pauvres petits êtres sans défense, mais rendez-leur la vie douce, et disposez leurs cœurs à la tendresse, à l’amour du bon Dieu, à la charité envers tous ; faites comme notre bon Jésus, aimez-les, embrassez-les, et souvenez-vous de cette parole du Sauveur : « Qui reçoit un petit enfant en mon nom me reçoit. »

Camille. C’est donc pour cela, Grand’mère, que vous aimez tant les enfants ?