Page:Segur - Evangile d une grand mere.djvu/235

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Henriette. Grand’mère, c’est impossible ! On ne peut pas faire ce qu’ordonne Notre-Seigneur ! Comment veut-il qu’on se coupe les pieds et les mains, et qu’on arrache ses yeux ? C’est trop fort ! D’abord moi je ne me laisserai ni arracher les yeux, ni couper les pieds et les mains.

Grand’mère. Et tu feras très bien, ma pauvre fille ; tu as oublié ce que je t’ai expliqué à ce sujet il y a peu de jours ; c’est que Notre-Seigneur parle par comparaisons, ce qu’on appelle au figuré, et qu’il veut démontrer combien on doit être prêt à tout sacrifier, même les choses les plus nécessaires, plutôt que de pécher. Tu couperas tes pieds et tes mains au figuré, en les empêchant, par l’effet de ta volonté, de faire le mal ; de même pour tes autres membres. Notre-Seigneur répète ce précepte deux fois, et en termes plus énergiques la seconde fois pour nous faire voir combien il le juge nécessaire.

Louis. Et pourquoi Notre-Seigneur dit-il que tous seront salés par le feu ? On ne sale pas les hommes ; et le feu ne sale pas !

Grand’mère. Notre-Seigneur veut dire ici que dans l’enfer les damnés seront pénétrés et conservés par le feu éternel, comme les viandes sont pénétrées et conservées par le sel.

Notre-Seigneur leur dit en finissant :

« Je vous déclare en vérité que si deux d’entre vous ou plus se réunissent pour prier, ils obtiendront ce qu’ils demandent de mon Père qui est aux Cieux ; car là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux. »