Page:Segur - Evangile d une grand mere.djvu/248

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plaindre que Marie-Madeleine ne l’aidât pas. Car enfin, c’était pour que Notre-Seigneur fût bien logé et qu’il eût un bon souper que Marthe se donnait tant de mal.

Grand’mère. Aussi Notre-Seigneur ne la blâme pas. Il lui fait seulement remarquer que les choses dont elle se tourmente tant, sont bien peu importantes. Il lui dit qu’une seule chose est nécessaire.

Jacques. Et il ne lui dit pas ce que c’est.

Grand’mère. Il l’indique en ajoutant que Marie a choisi la meilleure part, qui est de rester près de lui, de l’écouter et de profiter de ses paroles. Et il ne veut pas l’obliger à renoncer à ce bonheur.

Jacques. Alors la pauvre Marthe a dû continuer à tout préparer toute seule ?

Grand’mère. Elle ne manquait pas de serviteurs pour exécuter ses ordres, car Lazare était riche. Notre-Seigneur veut lui donner une leçon comme à nous, pour nous empêcher de nous tant tourmenter, nous tant agiter pour les choses de ce monde, quelquefois au point de n’avoir plus le temps de nous occuper des choses de Dieu.

Jacques. Mais il fallait bien qu’on préparât ce qui était nécessaire pour recevoir Notre-Seigneur ?

Grand’mère. Oui, mais pas en le négligeant lui-même. Ainsi Marthe abandonnait Notre-Seigneur pour lui préparer un bon repas dont il ne se souciait pas, et une chambre bien arrangée qui lui était fort indifférente.

Jeanne. C’est vrai ça ; elle aurait dû se contenter de donner ses ordres à ses serviteurs, et puis aller écouter parler Jésus comme faisait sa sœur.