Page:Segur - Evangile d une grand mere.djvu/278

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Pauvres gens ! Ils croient amasser du bonheur et ils se préparent des tourments affreux et éternels ! Pour une vie misérable de soixante ou quatre-vingts ans au plus, qu’ils passent dans les jouissances du corps, ils se condamnent à une éternité de souffrances !

Remarquez aussi, mes enfants, comme Notre-Seigneur dit clairement qu’on souffre par le feu en enfer. Le riche se plaint de souffrir cruellement par les flammes, il demande avec instance une goutte d’eau pour rafraîchir sa langue. Et cette goutte d’eau lui est refusée ; et Abraham lui rappelle que dans le monde il a vécu dans l’abondance et qu’il doit expier son opulence égoïste. Et Abraham lui refuse aussi d’avertir ses frères, parce qu’ils ont assez de moyens de connaître la vérité, et que, lorsque cette vérité n’est pas reçue ni connue, malgré toutes les preuves que nous en a données le bon Dieu, la résurrection d’un mort ne la ferait même pas admettre. Et, en effet, quand Notre-Seigneur a ressuscité Lazare en plein jour et sous les yeux des Juifs, comme vous le verrez plus loin, les Juifs sont restés incrédules.

Notre-Seigneur continua de parler en public, et il convertissait beaucoup de monde ; et chacun disait : « Quand le Christ viendra, fera-t-il plus de miracles que n’en fait cet homme ? »

Les Pharisiens entendaient tous les discours qu’on tenait sur Jésus ; ils savaient tous les miracles qu’il faisait et l’admiration qu’il inspirait. Ils étaient de plus en plus jaloux et irrités, et ils avaient décidé entre eux de le faire mourir, mais qu’il fallait chercher une occasion pour avoir l’air de le condamner avec justice.