Page:Segur - Evangile d une grand mere.djvu/294

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les touchât ; ce que voyant, les disciples les renvoyaient. Mais Jésus, les appelant, leur dit :

« Laissez venir à moi les petits enfants, et ne les empêchez pas ; car le Royaume de Dieu est à celui qui leur ressemble. En vérité, en vérité, je vous le dis, quiconque ne se fera pas semblable à un enfant n’entrera pas dans le Royaume des Cieux. »

Jacques. Mais, Grand’mère, vous, par exemple, vous ne pouvez pas devenir comme un petit enfant ; vous ne pourrez donc pas entrer dans le Ciel, ni aucune grande personne ?

Grand’mère, souriant. J’espère bien y entrer, mon enfant. Jésus veut parler de l’innocence d’un enfant, et non pas de son âge ; il veut que nous devenions purs de tout mal, innocents comme les petits enfants.

Petit-Louis. Et moi, est-ce que je suis pur de tout mal ?

Grand’mère. Oui, mon pauvre petit ; tu es un petit innocent.

— Et moi, et moi ? s’écrièrent à la fois Armand, Valentine, Louis, Jacques, Jeanne et Henriette.

Grand’mère. Les enfants sont innocents et purs de tout péché jusqu’à l’âge de raison, mes chers petits ; et on appelle âge de raison, l’état d’un enfant qui a déjà assez de raison et de force de volonté pour résister aux tentations et pour éviter le péché, au moins les péchés graves ; ainsi, ceux de vous qui ont l’âge de raison doivent se confesser du mal qu’ils ont fait, pour en recevoir l’absolution, c’est-à-dire le pardon du prêtre, et pour retrouver ainsi leur innocence. Ordinairement, c’est à l’âge de sept ans que l’on a l’âge de raison.

Notre-Seigneur ayant été interrogé par les Juifs sur ce qu’il