Page:Segur - Evangile d une grand mere.djvu/296

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et c’est comme Jésus-homme qu’il le trouvait bon ; c’est à cela que répond le Sauveur.

Le jeune homme lui répondit : « Maître, j’observe tous ces préceptes dès ma jeunesse. »

Jésus le regardant, l’aima, et lui dit :

« Une seule chose te manque : si tu veux être parfait, va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres, tu auras un trésor dans le Ciel. Puis, viens et suis-moi. »

Mais le jeune homme, affligé de ces paroles, s’en alla triste, car il avait de grands biens.

Henriette. Pourquoi Notre-Seigneur voulait-il que ce pauvre homme vendît et donnât tous ses biens ? Ce n’est pourtant pas défendu d’être riche ?

Grand’mère. Non ; aussi Notre-Seigneur ne lui en donne pas l’ordre, mais seulement le conseil. Ce jeune homme semblait désirer la perfection, puisqu’il observait déjà tous les commandements de la loi, et que, malgré cela, il accourait vers Jésus pour lui demander ce qu’il devait encore faire afin de gagner la vie éternelle. C’est pourquoi Notre-Seigneur l’aima, car il vit un cœur pur qui désirait faire plus que ne lui commandait la foi. Il lui conseilla alors de renoncer au monde, de faire le sacrifice de tous ses biens, par conséquent de tout ce qu’on appelle plaisir et bonheur dans le monde, et de se consacrer entièrement à Dieu, comme le font à présent les prêtres et les religieux. Ils se dépouillent de tout ce qui est satisfaction du corps, et ils suivent Jésus.

Aussi quand Jésus vit que ce jeune homme n’avait pas le courage de se séparer de ses richesses, il regarda autour de lui et dit :