Page:Segur - Evangile d une grand mere.djvu/320

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bonté si grande et si constante, aurait dû le remplir d’amour et de regret ; mais il se laissa entraîner par le méchant démon, et vous verrez qu’il se perdit pour l’éternité.

Judas Iscariote se mit donc à dire :

« Que ne vendait-on plutôt ce parfum pour trois cents deniers qu’on aurait donnés aux pauvres ? »

Ce qu’il disait n’était pas par charité pour les pauvres, mais parce que c’était lui qui avait la bourse, c’est-à-dire qui était chargé de la dépense et qui gardait l’argent.

Jésus lui dit :

« Pourquoi fais-tu de la peine à cette femme ? Ce qu’elle vient de faire pour moi est une bonne œuvre ; vous aurez toujours des pauvres avec vous, mais moi, vous ne m’aurez pas toujours. En répandant ce parfum sur moi, elle a prévenu l’heure de ma sépulture. Je vous le dis en vérité, dans tous les lieux où sera prêché cet Évangile, on racontera à la louange de cette femme ce qu’elle vient de faire pour moi. »

Une foule de Juifs, ayant appris que Jésus était là, vinrent non-seulement pour le voir, mais aussi pour voir Lazare, qu’il avait ressuscité d’entre les morts.

Et les princes des prêtres cherchèrent les moyens de faire mourir aussi Lazare, parce que plusieurs Juifs se séparaient d’eux à cette occasion, et croyaient en Jésus-Christ.