Grand’mère. Un désert est un pays affreux, qu’on ne peut pas habiter parce que rien n’y pousse et que les animaux sauvages seuls peuvent y vivre.
Marie-Thérèse. Et comment le pauvre petit Jean y vivait-il ?
Grand’mère. Sa mère Élisabeth venait le soigner et lui apporter à manger, et puis les Anges en avaient soin parce que ce petit enfant était choisi par Dieu pour être le Précurseur, c’est-à-dire pour annoncer Jésus le Sauveur.
Jeanne. Mais pourquoi le méchant Hérode voulait-il faire mourir un pauvre petit si bon et si sage ?
Grand’mère. Je vous raconterai cela demain, mes enfants ; vous en avez assez pour aujourd’hui.
Les enfants auraient bien voulu que leur Grand’mère continuât,
mais elle leur dit qu’il ne fallait pas apprendre trop
de choses à la fois, de peur d’oublier tout. « C’est comme
une indigestion, ajouta-t-elle ; quand on mange trop, on rend
tout ce qu’on a pris, il n’en reste rien pour l’estomac. Il en
est de même pour la mémoire ; quand on lui en donne trop,
elle rejette tout et ne garde plus rien. Et c’est ce qu’on
appelle en plaisantant, une indigestion de l’esprit. »