Page:Segur - Evangile d une grand mere.djvu/360

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que saint Pierre l’acceptât comme les autres disciples. De plus Notre-Seigneur nous enseigne par là que les Prêtres, et les Pontifes eux-mêmes, sont tenus à s’humilier de leurs péchés et à se confesser comme tous les autres fidèles.

Louis. Et pourquoi lorsque ce bon saint Pierre demande à Notre-Seigneur de lui laver les mains et la tête, Jésus refuse-t-il, et répond-il que Pierre est déjà lavé et qu’il n’a plus que les pieds à laver pour être pur ?

Grand’mère. Parce que, comme je vous l’ai dit aussi, en lavant les pieds de ses disciples, Notre-Seigneur voulait, en outre de la leçon d’humilité, faire comprendre aux disciples le sacrement de pénitence, c’est-à-dire la confession, qui rend pur en nettoyant l’âme des péchés qu’elle a commis. Les disciples étaient purifiés par la présence, les paroles de Notre-Seigneur ; ils n’avaient plus à se purifier que des faiblesses de la nature humaine, de ces péchés qu’on peut appeler petits par comparaison avec les grands péchés des ennemis de Dieu. C’est ce que veut dire Notre-Seigneur en disant qu’il leur suffit d’avoir les pieds lavés pour être purs.

Valentine. Et pourquoi Notre-Seigneur dit-il qu’ils ne sont pas tous purs ?

Grand’mère. Parce que Jésus savait que Judas, l’un des Apôtres, devait le trahir, et qu’il était bien loin d’être pur.

Jeanne. Je crois bien, il devait avoir une vilaine âme noire et sale comme un trou à charbon.

Armand. Est-ce que l’âme a une couleur ? Peut-on la voir ?

Grand’mère. Non, l’âme n’a ni couleur, ni forme, et par conséquent nous ne pouvons pas la voir. L’âme est un esprit