Page:Segur - Evangile d une grand mere.djvu/374

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Calme et paisible, Jésus, le Rédempteur des hommes, s’avança une dernière fois vers les Apôtres.

« Vous pouvez maintenant vous reposer et dormir, leur dit-il avec une sorte de tristesse amère. Voici que celui qui doit me livrer est proche. »

Les Apôtres se levèrent effrayés, et au même instant, Judas, accompagné des soldats du Temple et d’une foule armée, entra dans le jardin ; ils étaient plus de cinq cents hommes. Judas avait donné aux juifs ce signal pour reconnaître Jésus : « Celui que j’embrasserai, c’est Jésus de Nazareth. Saisissez-le et garrottez-le avec soin. »

Jacques. Oh ! le méchant Judas ! Comme je l’aurais puni si j’avais été là !

Grand’mère. Le bon Dieu l’a puni bien plus terriblement que tu n’aurais pu le faire, mon enfant ! Tu verras cela tout à l’heure.

« Maître, dit-il à Jésus en s’approchant de lui avec un respect hypocrite, je vous salue. » Et il l’embrassa.

« Mon ami, lui dit Jésus avec bonté, qu’es-tu venu faire ? Quoi, Judas, tu trahis le Fils de l’Homme par un baiser ! »

Puis il s’avança au-devant de la troupe venue pour le prendre et leur dit :

« Qui cherchez-vous ? »

Ils s’écrièrent : « Jésus de Nazareth !

— C’est moi ! » dit le Christ.

Et à cette seule parole, ils reculèrent tous frappés de terreur et tombèrent à la renverse.

Petit-Louis. Bravo ! c’est bien fait ! j’espère que le bon Jésus va tous les tuer.