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CXXIX

JÉSUS LÈGUE SA MÈRE À SAINT JEAN.



Il y avait trois heures que Jésus était sur la croix. Vers la sixième heure du jour, c’est-à-dire vers midi, des ténèbres miraculeuses couvrirent toute la terre jusqu’à la neuvième heure.

Pierre. Était-ce une éclipse de soleil ?

Grand’mère. Non, ce n’était pas une éclipse ordinaire ; mais une obscurité étonnante sans aucune cause naturelle, qui répandit partout la terreur et dont plusieurs historiens même païens ont parlé dans des livres qui sont arrivés jusqu’à nous. Un de ces historiens assure que l’obscurité était si grande que l’on voyait distinctement les étoiles.

Au pied de la croix, se tenait debout, immobile et brisée de douleur, Marie, la Mère du divin Sauveur.

Élisabeth. Pauvre Sainte Vierge, comment avait-elle le courage d’assister à un si cruel supplice ?

Grand’mère. La Sainte Vierge avait reçu, comme Mère de Dieu, un courage et une force surnaturels. Elle ne faisait qu’un avec Jésus ; elle souffrait avec lui de loin comme de près ; elle acceptait comme lui le sacrifice qu’il faisait de sa vie pour sauver les hommes ; elle l’acceptait avec le même amour et la même soumission à la volonté du Père Éternel : elle partageait l’amour de son Divin Fils pour les hommes.