Page:Segur - Evangile d une grand mere.djvu/418

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plus fort qu’elle, puisqu’il a repris sa vie. En outre, vaincre la mort signifie vaincre la mort et l’enfer.

Lorsque les gardes furent revenus de leur terreur, ils s’enfuirent vers la ville et allèrent raconter à Caïphe et aux Princes des Prêtres ce qui venait d’arriver. Ceux-ci, persistant dans leur mauvaise foi, dans leur haine et dans leur incrédulité, s’endurcirent dans le crime en donnant aux soldats une somme d’argent considérable, afin qu’ils ne parlassent pas de ce qu’ils avaient vu, et qu’ils répandissent le bruit que pendant la nuit, les disciples de Jésus, profitant du sommeil des gardes, étaient venus et avaient enlevé le corps.

Jeanne. Est-ce qu’on les a crus ?

Grand’mère. Personne ne pouvait y croire, car il était trop évident : d’abord, que les gardes n’avaient pu tous dormir à la fois, et si profondément que le bruit causé par le brisement de la pierre du tombeau, et par la chute de cette pierre énorme, n’en eût pas éveillé un seul.

Ensuite, personne ne put croire que ces disciples si timides, qui s’étaient enfuis au premier danger, sans avoir tenté de défendre leur maître, fussent devenus assez intrépides et audacieux pour combattre les hommes armés qui gardaient le sépulcre et qu’ils devaient s’attendre à trouver éveillés, prêts à défendre l’entrée du tombeau.

Et dans quel but auraient-ils risqué leur vie ?

Pour retirer d’un sépulcre le cadavre d’un homme qui les aurait trompés en leur faisant croire qu’il était Dieu et qu’il ressusciterait.

Enfin, si les gardes s’étaient réellement endormis et s’étaient laissés jouer de la sorte par les disciples dont ils se mé-