Page:Segur - Evangile d une grand mere.djvu/424

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il ressuscitera le troisième jour. » Allez, donc, et annoncez ces choses à ses disciples et particulièrement à Pierre.

Henri. Pourquoi à Pierre plus qu’aux autres ?

Grand’mère. Parce que Pierre était plus que les autres. Il était déjà désigné pour être le Vicaire de Jésus-Christ et le souverain Pontife de toute l’Église.

Se souvenant alors de cette prophétie, elles furent remplies d’une terreur religieuse et s’enfuirent sans oser même parler entre elles. Mais voici que sur le chemin elles aperçurent le Divin Maître qui, s’avançant vers elles, leur dit :

« Je vous salue. »

Elles se prosternèrent devant lui, selon l’usage d’Orient, et lui embrassèrent les genoux et les pieds.

Jacques. Pourquoi Notre-Seigneur leur permet-il de baiser ses pieds, puisqu’il l’a défendu à la pauvre Madeleine ?

Grand’mère. Parce que Madeleine se laissait emporter par un mouvement trop naturel que Notre-Seigneur voulut réprimer, lui faisant comprendre ainsi que, même dans les affections les plus louables, il fallait se garder d’une impétuosité qui tient à la nature humaine et qui n’est pas parfaitement sage.

Et Jésus dit aux saintes femmes :

« Ne craignez point. Allez et annoncez tout ceci à mes frères ; qu’ils aillent en Galilée, c’est là qu’ils me verront. »

Et il disparut.

Les Apôtres et les disciples ne crurent pas davantage les saintes femmes qu’ils n’avaient cru Madeleine ; ils les traitèrent de visionnaires et de folles.

Élisabeth. Par exemple ! c’est un peu fort ! les Apôtres étaient