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Armand. Racontez-nous cela tout de suite, Grand’mère, je vous en prie.

Grand’mère. Non, avant de raconter la mort de Jésus-Christ, il faut que je vous raconte sa vie, ses miracles.

Henriette. Qu’est-ce que c’est des miracles ?

Grand’mère. Des miracles sont des choses si extraordinaires que Dieu seul et ceux auxquels il en donne la puissance, peuvent les faire, comme, par exemple, de guérir dans une minute une personne très-malade, ou un aveugle, ou un sourd. Mais, vous m’avez tant interrompue que je ne sais plus ce que je disais.

Camille. Vous disiez, Grand’mère, que tous les ans à la fête de Pâques

Grand’mère. Ah ! oui, merci, chère petite ; j’y suis. Tous les ans à la fête de Pâques, Marie et Joseph allaient à Jérusalem pour célébrer la fête. Cette année, l’Enfant Jésus étant arrivé à l’âge de douze ans, il les accompagna, selon la loi de Moïse. Cette première entrée de l’Enfant dans le Temple était une fête de famille qui ressemblait un peu à nos premières communions.

Louis. Et comment célébrait-on la Pâque ?

Grand’mère. Chaque famille tuait un chevreau ou un agneau, qu’on faisait rôtir tout entier ; et toutes les personnes de la famille étaient invitées à venir le manger en grande cérémonie chez le chef de la famille. Il fallait manger debout, en habit de voyage, le bâton à la main, pour rappeler comment Dieu avait jadis délivré les Juifs en les faisant quitter l’Égypte, où on les gardait comme esclaves. Il fallait manger l’agneau ou le chevreau tout entier, et s’il en restait quelques