Page:Segur - Evangile d une grand mere.djvu/85

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Grand’Mère. On appelle un grand bruit sabbat, parce que les Juifs, dans leur synagogue, font un bruit affreux le jour où ils fêtent le sabbat. Je suis entrée une fois, en voyageant en Pologne, dans une synagogue, un jour de sabbat, pendant que les Juifs étaient réunis ; ils parlaient tous à la fois en faisant une espèce de chant et une espèce de prière, avec des cris et des contorsions extraordinaires.

Mais, pour revenir à notre Évangile, je disais que Jésus-Christ était entré dans une synagogue le jour du sabbat. Il prit un livre du prophète Isaïe, et se mit à le lire en faisant des explications si belles et si faciles à comprendre, que tout le monde avait les yeux fixés sur lui avec admiration ; et quand il eut fini sa lecture et ses explications, ils disaient tous : N’est-ce pas là le fils de Joseph le charpentier ? Comment se fait-il qu’il parle ainsi ? » Mais quand Jésus se mit à leur parler de leur aveuglement, leur reprochant de ne pas le connaître encore, et qu’il les compara à d’autres gens d’autres pays, qui ne furent pas exaucés ni bénis de Dieu parce qu’ils n’avaient pas la foi, ils se mirent dans une grande colère ; et, se levant, ils le chassèrent hors de la ville et le poussèrent jusqu’au sommet de la montagne, sur laquelle leur ville était bâtie, pour le précipiter au bas et le tuer. Mais Jésus, passant miraculeusement au milieu d’eux, se retira.

Jacques. Mais comment les Juifs l’ont-ils laissé partir, puisqu’ils voulaient le tuer ?

Grand’Mère. Parce que Jésus se rendit invisible à leurs yeux, et que, l’ayant devant eux, ils ne le voyaient plus.

Madeleine. Comment ne croyaient-ils pas en Notre-Seigneur, après tous les miracles qu’ils lui avaient vu faire ?