Page:Segur - Evangile d une grand mere.djvu/99

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à qui voulaient-ils se plaindre, puisque Jésus ne faisait de tort à personne ?

Grand’mère. C’est précisément ce qui les faisait tant enrager ; c’est que Jésus leur reprochait leur hypocrisie, leur dureté, leur orgueil, leur avarice, et que lui-même faisait et disait tout parfaitement et qu’ils étaient de plus en plus jaloux de sa sagesse, de sa science, de sa bonté et de sa puissance. Ils auraient voulu se plaindre au gouverneur romain, en lui faisant croire que Jésus excitait le peuple à la révolte ; mais ils ne trouvaient rien à redire, et ils étaient d’autant plus furieux.

Un jour que Jésus parlait au peuple, il vint des gens qui portaient un lit sur lequel était couché un pauvre paralytique ; ils cherchaient à entrer dans la maison où parlait Jésus, mais trouvant impossible de pénétrer au travers de la foule, ils grimpèrent sur le toit de la maison, en démolirent, c’est-à-dire en défirent une partie, descendirent par cette ouverture le paralytique avec son lit et le placèrent devant Jésus.

Louis. Comment les a-t-on laissés casser tout un toit sans les chasser ?

Grand’mère. Dans ce pays-là, les maisons n’avaient qu’un étage, les toits étaient presque plats et faits avec de très-grandes tuiles qu’on posait les unes près des autres, de manière qu’il était facile de découvrir une partie de la maison sans rien casser ; il n’y avait qu’à enlever les tuiles et les mettre en tas dans un coin.

Jésus, voyant leur foi, dit au malade :

« Mon fils, tes péchés te sont remis. »

Alors les Pharisiens et les Docteurs de la loi dirent en eux-mêmes :