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Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/211

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reconnaissance ; il se borna donc à saisir la main de M. Féréor et à la baiser en disant :

« Mon généreux bienfaiteur ! »

M. Féréor fut plus flatté de ces trois paroles que de longues phrases de reconnaissance qui l’eussent ennuyé, et auxquelles il n’aurait pas cru. Avec ce que lui avait dit Gaspard, il se sentait très satisfait. Il avait été réellement généreux dans cette affaire, et il se reconnaissait le bienfaiteur de Gaspard.

Le notaire, qui était resté chez Thomas, devait lui expliquer l’acte qu’il ne comprenait pas. Il en avait le double pour Thomas.


Le notaire lut l’acte.

Lucas fut celui des trois qui comprit le mieux. Voyant que les explications du notaire restaient inutiles, il prit la parole.

Lucas.

Voilà ce que c’est, mon père. C’est Gaspard qui fait l’affaire avec vous. Vous lui avez vendu ou cédé tout l’héritage de la cousine Danet, moyennant cent cinquante mille francs que Gaspard vous a payés, et dont vous avez signé le reçu. De plus, Gaspard s’engage à vous informer du chiffre net de l’héritage de la cousine, pour que moi, Lucas, je n’aie pas moins que lui après votre mort. Voilà tout.

Le notaire.

Très bien, Lucas ; tu as parfaitement expliqué l’affaire en peu de mots. Vous n’avez donc à vous tourmenter de rien, père Thomas ; rien à faire