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Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/317

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cellente raison pour éviter la noce, pour faire le mariage sans aucun étalage.

M. Féréor.

Mais le grand deuil ?

Gaspard.

Le deuil n’empêche rien, du moment que nous ne faisons pas d’invitations et que nous n’y mettons aucun apparat. Ce deuil nous sera même très utile pour ne pas faire là-bas la visite obligée ; et, sous prétexte de chagrin et d’affaires urgentes, faire amener la fille le jour du mariage, et nous marier à minuit.

M. Féréor.

Et le contrat !

Gaspard.

On le leur portera à signer chez eux ; ils auront une soirée s’ils le veulent, mais nous n’y serons pas.

M. Féréor.

Très bien, très bien, mon cher enfant. Presse tout cela ; écris à l’Allemand pour lui annoncer ce malheur, et tâche de dire un mot aimable pour la fille.

Gaspard.

Je tâcherai, mon père ; mais je la déteste d’avance.

M. Féréor.

Déteste tant que tu voudras ; mais, vis-à-vis d’elle, conserve les dehors.