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Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/367

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Gaspard.

Tant mieux ! J’avais peur de m’être laissé entraîner par Mina.

M. Féréor, souriant.

Ah ! c’est Mina ? Un vrai miracle qu’elle a opéré.

Mina.

C’est parce que j’ai repassé du linge, mon père.

M. Féréor, avec surprise.

Repassé du linge ! Comment, Gaspard ?

— Oh ! mon bon père, ne le grondez pas ; ce n’est pas sa faute, dit Mina en passant ses bras autour du cou de M. Féréor et en l’embrassant. Je sais très bien faire le ménage, et j’ai aidé notre pauvre mère pour la soulager. Et puis, n’est-ce pas que ce n’eût pas été aimable ni convenable de lui laisser le gros ouvrage sans lui venir en aide ?

— Chère enfant, tu es une petite enchanteresse, répondit M. Féréor avec un sourire satisfait.

— Merci, merci, cher bon père ! dit Mina. Vous m’avez tutoyée, et c’est parti du cœur. Oh ! je vois bien que vous m’aimerez.

M. Féréor.

Je t’aime déjà, mon enfant. Qui pourrait ne pas t’aimer ?

Mina, riant.

Entendez-vous, Gaspard, ce que dit votre père ? Il est bien plus aimable que vous. N’est-ce pas, mon père ?