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Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/381

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te dire tout ce que je pense, tout ce que j’ai fait, tout ce que je désire.

Gaspard.

Tout, mon amie, tout.

Mina.

Ah bien ! alors je me dépêche de te dire… Tu ne me gronderas pas ? Tu me refuseras si je demande trop.

Gaspard.

Parle, parle, mon enfant. Je ne te refuserai rien.

Mina.

Eh bien ! Gaspard, je voudrais bien avoir un piano et de la musique ; j’aime tant la musique ! J’en ai, mais très peu ; ma pauvre bonne m’en achetait sur nos économies, mais elles n’étaient pas grosses, comme tu penses.

Gaspard.

Comment, c’est cela que tu hésites à me demander ? Dès demain j’écrirai pour un piano de Pleyel.

Mina.

Et puis une autre chose, mon ami. Je voudrais avoir un peu d’argent pour donner aux pauvres.

Gaspard.

Tant que tu voudras, ma bonne, excellente petite femme. Combien veux-tu ?

Mina.

Peux-tu me donner… vingt francs ! Est-ce trop ? ajouta-t-elle en voyant la surprise de Gaspard.