Page:Segur - Les Deux Nigauds.djvu/160

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m’ont engagée à aller chez elles le soir, et que j’irai faire des visites à toutes ces demoiselles de la campagne. J’espère que nous irons au spectacle et aux promenades. Je vous écrirai, tout cela, ma chère maman, etc. »

Pendant qu’elle se consolait en écrivant, Mme Bonbeck lui achetait une robe de mérinos bleu foncé et une autre à fond marron avec pois bleus ; un chapeau marron et bleu orné d’un simple ruban et un manteau-paletot de drap noir. Elle rentra dans le salon et y fit déposer le paquet que Coz avait porté.

« Allez me chercher Simplette, dit-elle à Prudence.

— Votre tante vous demande, mamzelle, dit Prudence en entrant.

SIMPLICIE.

Je ne veux pas y aller, pour qu’elle recommence à me secouer. J’aime mieux rester avec toi.

PRUDENCE.

Oh ! mamzelle, je vous en supplie, allez-y ; Mme Bonbeck n’est guère patiente, vous savez. Si elle allait se mettre en colère !

SIMPLICIE.

D’abord, si elle me bat, je me sauverai avec toi.

PRUDENCE.

Et où irions-nous, mamzelle ?

SIMPLICIE.

Nous irions au chemin de fer et nous retour-