Page:Segur - Les Deux Nigauds.djvu/191

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le délivrer quand nous avons reconnu qu’il courait un danger séreux ; mais nous n’y avons réussi qu’après bataille ; il y a eu du temps perdu, et lorsque nous avons pu le dégager, il était près de perdre connaissance. Nous l’avons apporté ici pendant que les autres continuaient à mettre la grande classe en déroute, et nous ne savons que faire pour lui rendre le sentiment.

— Vite un médecin, s’écria le maître, s’adressant à un garçon de classe. Vous avez bien agi, mes amis, ajouta-t-il en serrant fortement la main à Paul, à Louis et à Jacques. Quant à ces méchants garnements, ils recevront leur punition. »

Le maître d’étude était parvenu à rétablir l’ordre ; la grande classe, honteuse et alarmée, l’œil morne et la tête baissée, s’était rangée d’un côté de la cour ; la classe moyenne, radieuse et triomphante, s’était placée en face, la tête haute, les yeux brillants.

« Messieurs, dit le maître s’adressant à la classe moyenne, vous vous êtes comportés bravement, avec humanité et générosité ; vous avez, comme preuve de ma satisfaction, une levée générale de mauvais points. »

Cette annonce fut reçue avec enthousiasme par des cris de : Vive M. le chef de la pension !

Se tournant ensuite vers la grande classe :

« Messieurs, leur dit-il, vous vous êtes conduits comme des barbares et des lâches ! (Un frémisse-