Page:Segur - Les Deux Nigauds.djvu/196

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et Jacques. Innocent leur demanda de continuer à le protéger.

« Tu peux être tranquille, tu ne cours plus de dangers. M. le chef de pension renvoie les trois méchants qui montaient toujours les mauvais coups ; les autres auront peur et se tiendront en repos. Mais si on voulait te tourmenter, nous sommes là. C’est que nous avons gagné là une fameuse victoire ! Vingt-trois moyens qui ont fait fuir douze grands !

— Nous sommes les zouaves du collège ! s’écria Louis.

— C’est ça ! troisième zouave ! répondit Jacques.

— Mon pauvre garçon, tu devrais aller à l’infirmerie prendre un bain de pieds et te coucher, dit le maître d’étude.

— Oui, monsieur, » répondit Innocent en se levant.

Ses amis demandèrent la permission de le conduire jusqu’à l’infirmerie et de le recommander à l’infirmière. Le maître y consentit, et Innocent et son escorte firent une entrée triomphale et bruyante à l’infirmerie. Il n’y avait heureusement aucun malade ce jour-là ; ils racontèrent à l’infirmière ce qui était arrivé à Innocent ; le récit traîna, fut recommencé dix fois ; enfin, la classe moyenne fut obligée de se rendre à l’étude, et Innocent resta seul. Il était dans son lit, seul, bien seul : personne pour le plain-