Page:Segur - Les Deux Nigauds.djvu/242

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montrer poing, crier, hurler ; diligence repartir vite et rouler ; nous rire, faire cornes à Courtemiche. Voilà.

MADAME BONBECK.

Hem ! hem ! La Courtemiche va vous faire payer une voiture et sa route jusqu’à Paris.

BOGINSKI.

Moi pas payer : moi et camarade pas d’argent.

MADAME BONBECK.

Ce n’est pas une raison, mon ami ; avec une Courtemiche, il faut faire de l’argent.

BOGINSKI.

Moi veux bien ; mais comment ?

MADAME BONBECK.

Nous verrons cela demain. Soyez tranquilles, mes amis, je ne vous laisserai pas pourrir en prison.

Les Polonais, suivant le conseil de Mme Bonbeck, restèrent fort tranquilles ; Prudence continua à se désoler, à s’inquiéter pour ses jeunes maîtres. Mme Bonbeck prit son violon ; les Polonais profitèrent d’une sonate qu’elle s’acharnait à écorcher en mesure ou hors de mesure, pour s’échapper et faire une promenade dans les rues. Simplicie resta dans sa chambre, s’ennuyant, bâillant, pleurnichant et… regrettant Gargilier.

Le lendemain Mme Bonbeck, escortée des Polonais, de Prudence et de Simplicie, et tenant Folo en