Page:Segur - Les Deux Nigauds.djvu/281

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beck ; cette scène m’a émue ; je ne suis pas en train de m’amuser ; et puis, je veux être là quand cette sotte de Simplicie reviendra avec Prude et Coz ; ils auront chacun leur paquet.

— Bonne mâme, dit Boginski de son air le plus câlin, pas gronder fort pauvre Coz ; lui pas faute ; lui faire comme dit mamzelle et Mme Prude ; lui pas savoir faut pas sortir. Lui aimer bonne mâme ; lui triste, triste, si mâme gronder ; lui souffrir, pauvre Coz.

— Bien, bien, mon ami, répondit Mme Bonbeck d’une voix attendrie ; vous êtes un brave garçon, un bon ami ; je ne gronderai pas votre ami ; je lui dirai seulement de me demander la permission quand ces sottes filles veulent sortir.

— Et vous pas dire trop fort à pauvre ami, bonne mâme ? reprit Boginski en la regardant avec inquiétude.

— Non, mon ami, non ; quand je te le dis, que diable, tu peux me croire, » dit Mme Bonbeck avec un commencement d’irritation.

Boginski jugea prudent de se taire ; il se borna à serrer la main de sa vieille amie en signe de reconnaissance, et ils continuèrent leur route silencieusement. Mme Bonbeck marchait rapidement ; elle rentra, dit à Boginski d’aller se coucher et resta seule à attendre Simplicie et Prudence.

Elle marchait à grands pas dans le salon, aug-