II
LE DÉPART.
Ces derniers jours se passèrent lentement et tristement ; M. Gargilier regrettait presque d’avoir consenti à la leçon d’ennui et de déception que méritaient si bien ses enfants. Mme Gargilier s’affligeait et s’inquiétait de cette longue séparation à laquelle elle n’avait consenti qu’à regret ; les enfants eux-mêmes commençaient à entrevoir que leurs espérances de bonheur pourraient bien ne pas se réaliser.
L’heure du départ sonna enfin ; Mme Gargilier pleurait, M. Gargilier était fort ému. Simplicie ne retenait plus ses larmes et désirait presque ne pas partir ; Innocent cherchait à cacher son émotion et plaisantait sa sœur sur les pleurs qu’elle versait. Prudence paraissait fort mécontente.
« Allons, mamzelle, montez en voiture ; il faut partir puisque c’est vous qui l’avez voulu !