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Page:Segur - Les Deux Nigauds.djvu/355

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Prudence trouvait bonne l’idée de Coz et donnait ses raisons à Innocent, quand le maître entra.

« Monsieur Gargilier, dit-il, le portier réclame l’argent que vous lui devez pour des friandises que vous avez eu tort d’acheter et de manger ; mais parce qu’on a eu tort d’acheter, ça ne veut pas dire qu’on ne doive pas payer, et je m’étonne que vous refusiez un payement que la justice vous oblige à faire. »

INNOCENT.

Je vous assure. Monsieur, que je ne dois rien au portier, et que je n’ai acheté qu’une fois quelque tartes et croquets que j’ai payés et sur lesquels il me redoit, plus de trois francs.

M. DOGUIN.

Mon ami, je comprends que vous ayez peur d’avouer la dette devant madame, qui pourrait en informer votre père, mais ce que vous faites n’est pas honnête, et il faudra bien que vous payiez.

PRUDENCE.

M. Innocent n’a pas peur de moi, Monsieur, et il sait bien que je n’irai pas rapporter de lui à son papa ; je lui ai offert de payer l’argent que réclame votre portier, mais il a refusé, m’assurant qu’il ne devait rien.

INNOCENT.

Voyez vous-même la note, monsieur. Comment pouvais-je lui acheter des tartes quand j’étais malade,