Page:Segur - Les Deux Nigauds.djvu/396

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midi. Et puis, il faut que nous menions les enfants dire adieu à leur tante.

— Ah ! s’écrièrent les enfants avec effroi, je ne veux pas y aller ! j’ai trop peur.

PRUDENCE.

Avec moi et Coz, il n’y aura aucun danger.

SIMPLICIE.

Mais si elle m’enferme comme l’autre jour ?

PRUDENCE.

Elle ne le peut plus, maintenant que votre papa, vous redemande et qu’il le lui a écrit.

SIMPLICIE.

Mon Dieu ! mon Dieu ! quelle terrible visite ! C’est heureusement notre dernière corvée à Paris. »

Prudence, aidée de Coz et des enfants emballa tous leurs effets ; ceux de Coz ne prirent pas beaucoup de place, il n’avait emporté de chez Mme Bonbeck qu’un peu de linge qu’il avait acheté avec les trente sous que lui donnait chaque jour le gouvernement, et une paire de chaussures ; du reste, il ne possédait que les habits dont il était vêtu.

Après le déjeuner de midi, Prudence mena les enfants chez Mme de Roubier, qui leur dit des choses fort aimables, et approuva beaucoup le changement qui s’était opéré en eux.

« Je vous assure, Simplicie, dit-elle, que je ne vous ferais plus aujourd’hui les reproches que je vous ai adressés il y a quinze jours ; vous vous êtes