Page:Segur - Les Deux Nigauds.djvu/410

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enfants. Ils ont emmené un de mes Polonais ; c’est un ingrat, je ne le regrette pas. Voilà mon imbécile de Boginski qui s’est avisé d’être malade : il est guéri, mais il ne peut pas faire de musique ; le médecin lui ordonne d’aller passer une quinzaine de jours à la campagne ; comme je ne sais où le faire aller, je l’envoie demain chez vous. J’ai gardé votre sotte fille et sa sotte bonne pendant un mois, vous pouvez bien me garder mon Polonais pendant quinze jours. Ne manquez pas de me le renvoyer dès qu’il pourra jouer du violon. Adieu, mon frère. Dites à Simplette qu’elle est plus bête qu’une oie. Vous avez bien mal élevé vos enfants ; si je les avais eus, ils eussent été élevés autrement.

« Votre sœur,
« Ambroisine Bonbeck. »


SIMPLICIE.

Tiens ! ma tante qui envoie Boginski ! je vais le dire à Prudence.

INNOCENT.

Prudence, Boginski arrive ce soir ! ma tante l’envoie.

PRUDENCE.

Que je suis contente ! Quel plaisir son arrivée va faire à notre bon Coz !… Coz, Coz !… le voilà qui passe tout juste. Coz ! votre ami Boginski arrive ce soir ; Mme Bonbeck nous l’envoie !