Page:Segur - Les Deux Nigauds.djvu/90

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C’est bien mon ami ; c’est l’ancienne politesse française. Et comment vous appelez-vous ?

BOGINSKI.

Boginski, madame Bonbeck.

MADAME BONBECK.

À la bonne heure ! Boginski ! c’est un nom chrétien, au moins. Coz… ki ! je ne vous appellerai pas souvent, vous. Et toi, Simplette, et toi, Innocent, allez-vous rester à tournoyer comme des toupies d’Allemagne ? Que veux-tu faire, toi ?

SIMPLICIE, timidement.

Ce que vous voudrez, ma tante.

MADAME BONBECK, l’imitant.

Ce que vous voudrez, ma tante… Sotte, va ! Tâche d’avoir une volonté, sans quoi je t’en donnerai avec le fouet de l’amour des chiens et l’amour des chats. »

Simplicie frémit et regarda sa tante avec terreur.

MADAME BONBECK.

Et toi, Innocent, n’as-tu pas une volonté ?

INNOCENT.

Si, ma tante. Je veux entrer en pension.

MADAME BONBECK.

Pour quoi faire, imbécile ? Pour crever d’ennui ?

INNOCENT.

Je veux porter un uniforme comme Léonce qui est entré au collège Stanislas.