Page:Segur - Les Deux Nigauds.djvu/94

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BOGINSKI.

Gouvernement donne un franc cinquante par jour.

MADAME BONBECK.

Mais c’est une horreur ! Comment veut-on vous faire vivre avec si peu de chose ? Écoutez-moi, mes amis : moi qui n’ai pas comme le gouvernement dix ou quinze mille Polonais à nourrir, je vous offre une chambrette chez moi. Je ne suis pas riche, mais j’ai bon cœur, moi. Vous m’aiderez à faire marcher mon ménage et vous aiderez Croquemitaine. Est-ce entendu ? cela vous convient-il ?

BOGINSKI.

Mâme Bonbeck très bonne ; mon camarade et moi très-contents, très-reconnaissants. Nous faire tout pour mâme Bonbeck et mâme Croquemitaine.

MADAME BONBECK.

C’est bien ; suivez-moi tous, je vais vous établir chacun chez vous. »

Mme Bonbeck sortit suivie des enfants, des Polonais, de l’amour des chiens et de l’amour des chats ; ils marchèrent vers la cuisine en traversant la salle à manger, la chambre de Mme Bonbeck, la chambre destinée à Innocent, à Simplicie et à Prudence ; ensuite un bout du corridor, puis la cuisine, où Croquemitaine fit connaissance avec Prudence.

MADAME BONBECK.

Tiens, Croquemitaine, je t’amène de bons garçons qui vont t’aider et qui nous feront rire.